Titre : Le monde d'hier
Auteur : Stefan Zweig
Éditeur : Le livre de poche
Année : 1944
Auteur : Stefan Zweig
Éditeur : Le livre de poche
Année : 1944
En quelques mots
Le monde d’hier, c’est la Vienne et l’Europe d’avant 1914, où Stefan Zweig a grandi et connu ses premiers succès d’écrivain, passionnément lu, écrit et voyagé, lié amitié avec Freud et Verhaeren, Rilke et Valéry… Un monde de stabilité où, malgré les tensions nationalistes, la liberté de l’esprit conservait toutes ses prérogatives.
Livre nostalgique ? Assurément. Car l’écrivain exilé qui rédige ces « souvenirs d’un Européen » a vu aussi, et nous raconte, le formidable gâchis de 1914, l’écroulement des trônes, le bouleversement des idées, puis l’écrasement d’une civilisation sous l’irrésistible poussée de l’hitlérisme...
Parsemé d’anecdotes, plein de charme et de couleurs, de drames aussi, ce tableau d’un demi-siècle de l’histoire de l’Europe résume le sens d’une vie, d’un engagement d’écrivain, d’un idéal. C’est aussi un des livres-témoignages les plus bouleversants et les plus essentiels pour nous aider à comprendre le siècle passé.
Livre nostalgique ? Assurément. Car l’écrivain exilé qui rédige ces « souvenirs d’un Européen » a vu aussi, et nous raconte, le formidable gâchis de 1914, l’écroulement des trônes, le bouleversement des idées, puis l’écrasement d’une civilisation sous l’irrésistible poussée de l’hitlérisme...
Parsemé d’anecdotes, plein de charme et de couleurs, de drames aussi, ce tableau d’un demi-siècle de l’histoire de l’Europe résume le sens d’une vie, d’un engagement d’écrivain, d’un idéal. C’est aussi un des livres-témoignages les plus bouleversants et les plus essentiels pour nous aider à comprendre le siècle passé.
En quelques points
Laissez-vous tenter si :
Par contre, vous n'y trouverez pas :
- Vous aimez l'Histoire du début XXème siècle.
- Vous appréciez les témoignages ponctués d'anecdotes et de réflexions.
- Vous voulez lire un récit émouvant.
Par contre, vous n'y trouverez pas :
- Un rythme effréné, du suspense... ce n'est pas un roman.
- De détails sur la vie privée de l'auteur.
- Un livre d'Histoire, l'auteur parle plus de son ressenti face à l'Histoire que des faits historiques.
Mon avis
Ce livre traînait dans ma PAL depuis un bon bout de temps. J'ai déjà lu un texte de Zweig et ce dernier m'avait frappé par la clarté de son écriture et la beauté de ses descriptions, je savais donc que je le relirais à l'occasion. Et puis Le monde d'hier me tentait par son évocation de l'Histoire du début du XXème siècle et de la vie de l'auteur. Je connaissais aussi tout le contexte tragique qui entoure ce livre. Au final, je suis très heureuse d'avoir lu cet ouvrage que j'ai trouvé bien écrit et émouvant. Zweig est un écrivain autrichien célèbre pour des romans comme 24 heures de la vie d'une femme, que j'avais trouvé sublime. D'origine juive, il s'est suicidé avec sa femme, au Brésil, juste après avoir écrit Le monde d'hier, en 1942. Ce livre prend donc la forme d'un témoignage-testament et il nous éclaire sur les raisons ayant poussé Zweig à commettre cet acte. L'auteur apparaît comme très nostalgique des années précédant la première guerre mondiale. Cette dernière bouleverse sa vie de petit bourgeois et d'intellectuel. Il semble doucement s'en remettre quand arrive la seconde tragédie : la seconde guerre mondiale et la persécution des Juifs. En tant que Juif, Zweig se retrouve exilé, apatride, ses livres sont brûlés. Il voit l'Europe se déchirer dans une nouvelle guerre alors qu'il la rêvait unie dans une fédération de pays. Il se scandalise des mesures prises par Hitler et les nazis à l'encontre des Juifs. Tous ces éléments entraînent chez lui un profond désespoir très perceptible dans ce livre et qui le conduira au suicide. La seconde partie de l'ouvrage évoquant ces catastrophes successives s'oppose fortement à la première partie où l'auteur semble presque évoquer une vie idyllique. C'est tout cela qui rend ce livre poignant : un individu qui se sent impuissant face à l'ampleur tragique des événements.
La lecture est donc agréable car la plume de Zweig conserve cette simplicité et cette clarté qui lui est si caractéristique. Cependant, il faut avoir un background relativement solide pour bien comprendre les références historiques et artistiques de l'auteur et prendre la mesure de son récit. Zweig ne fait pas un livre d'Histoire, il explique peu, il donne surtout son ressenti et évoque son parcours intellectuel au milieu de ces faits qui bousculent la première partie du XXème siècle. Sa vie privée n'est quasiment pas abordée, tout juste précise-t-il qu'il s'est marié deux fois.
Certains passages sont un peu longuets, surtout lorsqu'il s'étale sur ses rencontres avec d'autres grandes figures intellectuelles ou artistiques qui lui sont contemporaines, ces pages donnent une impression de catalogue et pourraient freiner quelques lecteurs. Mais il faut s'accrocher car les multiples anecdotes racontées par l'auteur sont pleines de charme ou de tristesse, elles méritent amplement notre attention pour ce qu'elles révèlent à propos des événements historiques. En fait, c'est justement voir l'Histoire par les yeux d'un homme qui rend cet ouvrage intéressant. J'ai aimé lorsqu'il donne des éléments sur la vie quotidienne, la façon dont les gens s'habillaient, ce qu'il faisait lorsqu'il a appris le déclenchement des deux guerres mondiales... Vers la fin du livre, il raconte par exemple qu'il est heureux de savoir sa mère morte pour qu'elle ne souffre plus des mesures racistes des nazis. Celle-ci ne pouvait plus s'asseoir sur un banc pour reprendre son souffle lors de sa promenade quotidienne, malgré son âge avancé, car les bancs étaient désormais interdits aux Juifs.
En clair, ce livre est poignant, riches d'anecdotes et d'informations sur la vie intellectuelle de cette époque et c'est un témoignage vibrant d'amour pour l'Europe, une Europe unie et brillante culturellement.
La lecture est donc agréable car la plume de Zweig conserve cette simplicité et cette clarté qui lui est si caractéristique. Cependant, il faut avoir un background relativement solide pour bien comprendre les références historiques et artistiques de l'auteur et prendre la mesure de son récit. Zweig ne fait pas un livre d'Histoire, il explique peu, il donne surtout son ressenti et évoque son parcours intellectuel au milieu de ces faits qui bousculent la première partie du XXème siècle. Sa vie privée n'est quasiment pas abordée, tout juste précise-t-il qu'il s'est marié deux fois.
Certains passages sont un peu longuets, surtout lorsqu'il s'étale sur ses rencontres avec d'autres grandes figures intellectuelles ou artistiques qui lui sont contemporaines, ces pages donnent une impression de catalogue et pourraient freiner quelques lecteurs. Mais il faut s'accrocher car les multiples anecdotes racontées par l'auteur sont pleines de charme ou de tristesse, elles méritent amplement notre attention pour ce qu'elles révèlent à propos des événements historiques. En fait, c'est justement voir l'Histoire par les yeux d'un homme qui rend cet ouvrage intéressant. J'ai aimé lorsqu'il donne des éléments sur la vie quotidienne, la façon dont les gens s'habillaient, ce qu'il faisait lorsqu'il a appris le déclenchement des deux guerres mondiales... Vers la fin du livre, il raconte par exemple qu'il est heureux de savoir sa mère morte pour qu'elle ne souffre plus des mesures racistes des nazis. Celle-ci ne pouvait plus s'asseoir sur un banc pour reprendre son souffle lors de sa promenade quotidienne, malgré son âge avancé, car les bancs étaient désormais interdits aux Juifs.
En clair, ce livre est poignant, riches d'anecdotes et d'informations sur la vie intellectuelle de cette époque et c'est un témoignage vibrant d'amour pour l'Europe, une Europe unie et brillante culturellement.